Chetaibi : Les commentaires d'ElWatan sur Kamel LABBACI

mercredi 16 janvier 2008


Edition du 25 décembre 2006 > France-Actualités
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Nouvel album de Kamal Labbaci : L’Algérie en musique
Comment faire un tour d’Algérie en musique et sans bouger de sa place ? C’est simple, il vous suffit d’écouter le nouvel album de Kamal Labbaci Sourires d’Algérie. Ce musicien, féru de la flûte et d’instruments à cordes, a concocté un joli voyage musical à travers tout le pays.
De Tébessa à Maghnia en faisant un petit détour par la Kabylie et le Sahara, vous serez enchantés par les rythmes propres à chaque contrée. C’est la flûte ou parfois le « ney » qui donnent le ton à ce voyage, tantôt festif, tantôt mélancolique. Tous les styles y sont représentés. La promenade commence par Alger avec un style populaire bien connu, le « dziri », cher à Fadila Dziria et Al Anka. En ouverture, la chanson intitulée Réveille-toi et admire les fleurs d’amandiers installe celui qui l’écoute dans la beauté d’antan de la ville d’Alger. On respire la citadinité et la gaieté qui caractérisa le paradis andalou, perdu à jamais. La première halte se fait à Oran, ville de Blaoui Al Houari et de Khaled. Le ney redonne à la musique raï toute sa dimension populaire et rappelle que le style « wahrani » fait bien partie du patrimoine musical algérien, même s’il est délaissé aujourd’hui par la nouvelle génération de chanteurs. A Constantine, on ne peut pas y aller sans écouter le malouf de Tahar Fergani ou de Raymond Leyris. Morceaux choisis, Labbaci rend hommage à l’un des fils de la ville, Kaddour Darsouni, dont on dit qu’il est le plus prestigieux flûtiste d’Algérie. La distance est encore longue, mais il faut bien la parcourir pour atteindre la région des Hauts-Plateaux. A Djelfa, Kamal Labbaci a redonné toute sa saveur au chant bédouin. Le prélude à l’aide d’une flûte traditionnelle du pays, « al gasbah » installe l’auditeur dans un monde de poésie avant l’entame de la musique qui rend un vibrant hommage aux nomades qui parcourent les immensités du désert avec leurs caravanes. Le voyage ne s’arrête pas là, mais continue vers d’autres contrées avec leurs propres richesses musicales que Kamal Labbaci prend soin de décliner avec talent et sensibilité. Passionné de musique, Kamal développe rapidement un goût pour le malouf. En 1974, c’est le professeur Hacène Bouchama qui remarque son talent et l’initie au solfège et à la maîtrise des instruments à cordes. Guitariste, violoniste, flûtiste, Kamal Labbaci se produira plus tard avec de grands noms de la chanson algérienne tels que Fergani et Enrico Macias avec qui il a fait de nombreuses tournées après la sortie d’un album de musique andalouse. En 1990, il fait la connaissance de l’Espagnol Paco de Lucia avec qui il crée un savant mélange entre la musique espagnole et le malouf. En 2004, Antoine Coinde, directeur artistique associe Kamal Labbaci a un projet musical d’envergure, « gladiateur ». Il donne la réplique à d’autres musiciens et chanteurs de renom. En plus de l’hommage rendu à la diversité musicale algérienne, Kamal Labbaci a voulu aussi capitaliser une expérience faite de tant d’années de métier et donner à écouter des mélodies qui rendent le sourire à un pays meurtri par des années de terrorisme et d’injustice. Osez donc le voyage ! Bon vent.
Yacine Farah

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