Chetaibi et Marsa

mercredi 27 août 2008


Chetaibi et la Marsa Actualités : MARSA (SKIKDA) IMITE CHETAÏBI Les estivants chassés
Après le mouvement de foule qu’a connu Chetaïbi la semaine écoulée, à la suite du meurtre d’un jeune habitant et les graves blessures occasionnées à un autre par un malfrat, c’est au tour de la Marsa, dans la wilaya de Skikda, de vivre un scénario presque identique ce dimanche dernier. Des jeunes, en majorité des adolescents, s’en sont pris aux campeurs célibataires en provenance de différentes wilayas.La veille déjà, c’est-à-dire le samedi, ces mêmes jeunes avaient tenté d’organiser des attroupements. Ils furent rapidement et calmement dispersés par des adultes de la localité. Il s’agissait apparemment d’un repli stratégique puisqu’ils reviendront le lendemain. Ils ont aussitôt plongé dans la violence par des propos et des gestes d’expulsion de leurs hôtes de l’été. Ainsi, pour la première fois depuis la décennie noire, ressurgit une ambiance d’insurrection dans cette commune côtière de la Marsa. Selon des sources proches de l’administration communale, le décès par noyade sous les yeux de sa famille d’un médecin natif de la localité serait l’étincelle qui a allumé le brasier. Au péril de sa vie, il aurait sauvé une fille en camping de la noyade. Ajouté aux vols de voitures dont une Toyota et une Chevrolet à l’état neuf et les casses des appartements et des locaux, ce drame aurait motivé le groupe d’adolescents de ce qui s’apparente à une milice, d’effectuer une razzia dans les tentes. Leur objectif avoué était de déloger et d’expulser du territoire de la commune, les campeurs célibataires et ceux qui s’adonnaient à la consommation des boissons alcoolisées. «Le jour, ils consomment des boissons alcoolisées et la drogue. Tard le soir lorsque tout le village dort, ils commettent des vols à la roulotte et des casses d’appartements pour disparaître aussitôt», a affirmé un des jeunes habitants de la Marsa interrogé sur la brutale expulsion des campeurs. L’affolement a gagné les familles de campeurs tant à la Marsa qu’à Remaïlet, la plage voisine. La majorité a plié bagages pour rentrer jurant de ne plus remettre les pieds dans cette commune. «Le comportement de ces adolescents m’a rappelé la période d’inquisition vécue dans les communes du temps du parti dissous. J’ai la certitude que cette affaire relève de la manipulation politique. Ils sont encouragés dans leur comportement par l’absence de l’Etat. Sommes-nous chez nous en Algérie ou dans une mintaqa mouharama ?» s’est indigné un des campeurs. Originaire d’Oum El- Bouaghi d’où il était venu pour camper en famille à la Marsa, il se préparait à partir. D’autres campeurs ont affirmé que ce qui s’est passé à Chetaïbi et la Marsa loin l’un de l’autre d’une vingtaine de kilomètres, répond à une stratégie politique avec pour perspective l’élection présidentielle 2009. Il y a ceux qui estiment que ces incidents sont le résultat du clientélisme appliqué par les structures de l’Etat. Celles-ci distribueraient des subventions sans affectations précises à des associations aux activités douteuses. L’élection en nombres de membres d’APW et APC proches des extrémistes lors des dernières élections locales, est attribuée à ces associations. Il y a enfin cette autre catégorie de citoyens qui affirment que les incidents enregistrés à Chetaïbi et la Marsa seraient le résultat des enveloppes de dinars distribuées la veille aux adolescents. En contrepartie, ces derniers devaient provoquer le trouble sur la voie publique tout en veillant à respecter l’intégrité des personnes et des biens. Dès lors, rien d’étonnant que dans ces deux villages, des partis politiques s’activent à encadrer ou à récupérer le mouvement. Le phénomène risque de faire tache d’huile et de s’étaler vers d’autres localités comme Oued El Aneb et Tréat dont sont issus le complice et le meurtrier du jeune Bouaziz à Chetaïbi la semaine écoulée. Des militants d’un parti islamiste sont déjà sur le terrain pour contacter les jeunes «miliciens » et tenter de canaliser leur mouvement. Le black-out total imposé par les responsables des institutions compétentes de l’Etat à même de porter des clarifications sur ces incidents, consolide les rumeurs et accentue le malaise des populations. Les tentatives des gens de la presse d’en savoir plus sont restées vaines. A la daïra de Berrahal (Annaba) et celle de Benazouz (Skikda), toutes deux territorialement compétentes sur respectivement les communes de Chetaïbi et la Marsa à l’est du pays, les responsables commis de l’Etat ou élus se sont inscrits aux abonnés absents.
A. Djabali

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