Chetaibi : un cas d'école

jeudi 14 août 2008


Chetaïbi, un cas d’école 13 Août Les événements, qui ont eu lieu à Chetaïbi, nous donnent l’occasion d’aborder un sujet qui fâche. Qui ne fâche en fait que ceux qui se voilent la face et se bouchent les oreilles. Les nombrilistes aussi et ils sont nombreux chez nous. Tous ceux pour qui nous sommes les plus beaux, les plus forts, les plus...Et dès que des étrangers osent critiquer nos comportements chez eux, nous nous indignons.A Chetaïbi, ce ne sont pas des étrangers qui ne veulent plus chez eux des estivants algériens, mais bel et bien d’Algériens qui se plaignent du comportement d’autres Algériens. Dans cette paisible commune côtière de l’est du pays, les habitants sont encore sous le choc de l’agression commise par des jeunes voyous et qui a coûté la vie à l’un des leurs.Aujourd’hui, ils ne veulent plus recevoir personne. Surtout les jeunes célibataires qui viennent d’autres régions du pays. Qui peut les blâmer de se protéger et aspirer à vivre en paix? Chacun de nous vit au quotidien l’agression. Elle est verbale. Physique.Le seul paradoxe est que cette haine permanente que nous nous vouons n’a qu’un seul antidote. Elle disparaît dès qu’une catastrophe s’abat sur nous.Un séisme, des inondations et nous voilà plongés dans une solidarité exemplaire. Malheureusement, elle ne dure que le temps de panser les blessures. Quelle belle image d’entraide, de sollicitude entre Algériens ont laissé les inondations de Bab El Oued en 2001 ou le séisme de Boumerdès en 2003 ou les inondations de Bab El Oued, ou le séisme de Chlef bien avant. Et bien d’autres occasions aussi dramatiques comme les accidents de la route. Quelle belle image de chaleur, de rapprochement, de fraternité que nos rencontres avec des compatriotes dès que nous nous trouvons à l’étranger. Hormis ces exceptions qui ne sont que des parenthèses, l’Algérien a un besoin urgent de se réconcilier avec son prochain. Ceci est tellement vrai que les Algériens ont fini par prendre conscience en votant à l’unanimité la Charte pour la réconciliation nationale. Cette charte, contrairement à ce que l’on pourrait croire ne vise pas seulement les séquelles du terrorisme aveugle que nous avons vécues. Que nous vivons encore.L’Algérien a aussi besoin de se réconcilier avec lui-même avant de pouvoir accorder de l’attention aux autres. Tout ceci devrait nous inciter à la pondération quand des étrangers se plaignent des mauvais comportements que nous pouvons avoir chez eux. Nous inciter aussi à nous corriger.A admettre la réalité. Une réalité qui trouve ses origines dans notre histoire. Ce qui fait de nous des victimes plus que des agresseurs. Il n’empêche que nous sommes ce que nous sommes, c’est-à-dire pas «sortables».Le défunt président Boumediene n’avait pas instauré la célèbre autorisation de sortie sans raison. Faudra-t-il penser à sa remise en vigueur? La réponse est en chacun de nous. Si nous aspirons à mieux nous comporter ou non!
Zouhir MEBARKI

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