Chetaibi : Une brigade Navale

mercredi 18 mars 2009


Chetaibi : Pour contrecarrer les réseaux criminels à Annaba
Une brigade des forces navales opérationnelle à Chetaïbi
Par : B. Badis
Dans la perspective de protéger les richesses halieutiques, faire face au phénomène des harragas et lutter contre les narcotrafiquants, les forces navales ont décidé de la création, à Chetaïbi, d’une brigade maritime qui sera dotée de moyens adéquats pour cette délicate mission.


C’est ce qu’a révélé le lieutenant-colonel Cheriak Mahmoud, de la station maritime des garde-côtes de Annaba. Cette brigade maritime aura pour mission principale la protection de la flore et de la faune de cette partie du littoral de la Coquette ainsi que le renforcement de la lutte contre les narcotrafiquants et les réseaux de harraga.

Aux yeux de beaucoup de riverains, la création de cette brigade vient à point nommé pour sécuriser le rivage de la commune de Chetaïbi, une localité qui a longtemps souffert des affres du terrorisme, du trafic de drogue, de la pêche sauvage et des réseaux de harraga.

Des patrouilles de contrôle en mer en permanence sont au menu de cette brigade le long du littoral allant de Skikda à El-Kala (El-Tarf) en passant par celui de Annaba.

Autrefois, les quantités de drogue, en provenance principalement du plus grand pourvoyeur du monde en la matière, à savoir le Maroc, transitaient généralement par route à bord de camions. Constituée d’une multitude d’îlots, de criques et de plages d’échouage difficilement contrôlables, la côte de Chetaïbi, allant de la région de Aïn Barbar jusqu’au site de Sidi-Okacha, à la limite de la wilaya de Skikda, présente pour les gros bonnets de la drogue un important avantage.


C’est une route maritime difficile à surveiller, surtout lorsqu’on sait que les trafiquants ne manquent pas de moyens comme des vedettes superpuissantes et la navigation par satellite. Aujourd’hui, les réseaux de cheminement des stupéfiants, notamment la cocaïne, ont aussi changé de stratégie.


Ils considèrent que le phénomène des harraga, qui est en pleine expansion, est venu au “secours” des narcotrafiquants qui, en ramenant leur marchandise d’Amérique latine ou du Sud, en passant par certains pays africains, transitent au même titre que les candidats à l’émigration clandestine par les côtes de Annaba et d’El-Tarf ainsi que du côté de la ville tunisienne de Kilibia.


Cette dernière, très proche de la Sicile, est connue pour être le lieu de prédilection des harraga africains. Selon des sources au fait de ce trafic, “c’est la mafia italienne qui gère d’une main de maître le réseau de passeurs en charge du transport de la “poudre blanche” de l’Algérie vers l’Europe. Et la saisie, au mois de juin 2007, par la Gendarmerie nationale, et pour la première fois en Algérie, de près de 8 kg de cocaïne (6,6 kg à El-Tarf et une autre quantité de 1,04 kg à Annaba), ne serait, aux yeux de nombreux enquêteurs, que “la partie visible de l’iceberg…”.


À cela, il faut ajouter le phénomène de l’émigration clandestine ou même des jeunes des pays africains sont de plus en plus signalés dans les parages, du moment où le littoral de Chetaïbi était pratiquement à l’abandon. Sur un autre volet, celui de la protection de la faune maritime ; des pêcheurs et des amateurs de pêche à la ligne ont tenu à dénoncer le pêche sauvage. “En larguant tout au long du littoral de Tekkouche leurs filets de pêche à moins de cinq mètres du rivage, souvent en plein jour, certains marins pêcheurs semblent défier tout le monde et continuent de porter de graves préjudices à la faune et la flore.

Même les prorogatives des petits métiers ont leur responsabilité dans cette situation.

Ces derniers, appelés à larguer leurs filets à plus de 500 mètres au large, activent au grand jour à moins de 10 mètres seulement du rivage au niveau des plages d’échouage.

Cette pratique est valable même durant la saison estivale”, accusent l’un d’eux. Célèbre pour ses richesses halieutiques, surtout en poissons blancs, le littoral de Chetaïbi fait l’objet depuis des années, en l’absence des pouvoirs publics, d’une surexploitation sauvage et anarchique.


Aujourd’hui, plus que jamais, affirme-t-on, ce littoral est exposé à une calamité certaine si des décisions urgentes, allant dans le sens de protéger cette richesse, ne sont pas prises rapidement.
B. Badis

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